Hermès hors les murs
Du 22 juin au 1er juillet avait lieu à Lyon une rencontre Hermès hors les murs. Lors de cette rencontre les artisans de la société présentaient leur savoir faire au public. Je m'y suis rendue le 28 juin ; c'était fort intéressant et on comprend mieux le travail minutieux des artisans qui entraîne le prix élevés des produits.
Montage d'un sac
J'ai passé pas mal de temps à regarder le montage d'un sac. Chaque sac est fabriqué à la main, de A à Z, par le même maroquinier et il lui faut entre 15 et 20 heures pour le réaliser. Il dispose de toutes les pièces à assembler et à coudre. Quand je suis arrivée, une bonne partie avait déjà été réalisée. J'ai pu voir la pose et la couture des côtés ainsi que la finition des tranches.
Les côté du sacs ont été modelés à l'aide d'une pince au milieu du haut et dans les angles inférieurs (on le voit sur la photo) et une fine pellicule de colle contact est appliquée sur leurs bords ainsi que sur les bords du sac.
Puis les côtés sont collés sur le sac ; d'abord pincés pour assurer l'adhérence (la colle n'est là que pour faciliter le montage).
Puis une boîte est insérée dans le sac pour éviter toute déformation lors de la couture ; il est ensuite maintenu dans une pince à coudre en bois serrée entre les cuisses de l'artisan et la couture peut commencer.
Il est nécessaire de couper une très longue aiguillée de fil, de le gainer de cire d'abeille puis d'enfiler chaque extrémité dans une aiguille. Le cuir est percé par une alêne puis le fil est passé dans le 1er trou en s'assurant que les deux demi-longueurs sont égales. puis l'aiguille de la main gauche fait un aller et retour dans chaque trou en contournant la partie du le fil maintenu dans la main droite (toujours dans le même sens) et les deux fils sont tirés vivement en même temps de chaque côté. Bien entendu le début de la couture est renforcé pour assurer la solidité. C'est le même fil qui fixe tout le côté du sac.
Je me suis absentée un moment pour regarder les autres artisans donc je n'ai pas vu une partie du travail de couture ; mais je crois qu'une fois terminées, les coutures sont écrasées au marteau avant la finition.
Lorsque les deux côtés sont montés, les tranches sont poncées puis une couche de teinte est appliquée et chauffée au fer, cela à plusieurs reprise jusqu'à ce que le résultat soit parfait et le tout est enfin ciré, chauffé,et astiqué afin que ces tranches soient protégées et imperméables.
Confection d'une cravate
Une triplure en laine et coton est déposée à l'intérieur de la cravate comme on peut le voir sur celle en cours de réalisation. Des gabarits sont utilisés pour plier avec précision les extrémités des cravates.
Celle-ci est ensuite pliée, épinglée avant d'être cousues à la main avec un seul fil, à petits points invisibles. Les poids presse servent à maintenir la cravate en tension.
Reproduction informatique d'un motif envoyé par un artiste
L'infographiste travaille à partir d'une maquette grandeur nature réalisée à la main. Le motif est décomposé d'autant de calques que de couleurs. Tous les motifs sont reproduits à l'aide d'un stylet qui sert de crayon, de feutre, de pinceau pour la reproduction du dessin.
Quand le travail est terminé et validé, vient ensuite...
L'imprimeur sur soie
Son travail me fait penser à la sérigraphie ; le nombre de cadres est très important. L'impression est faite couleur par couleur dans un ordre précis. Il m'est difficile de développer davantage.
Rouleautage des bords des carrés Hermès
C'est la finition de tous les carrés. Les bords sont rouleautés sur l'endroit de la main gauche et cousus de la main droite à points glissés; pour travailler leur ouvrage, les rouleauteuses utilisent une "brique" pour le maintenir [Il s'agit d'une vraie brique rembourrée avec du tissu (je ne sais pas trop si c'est de la soie) et recouverte d'un tissu de soie (ça c'est sûr)]. Il faut environ 45 min pour rouleauter un carré.
L'horloger
Je l'ai peu vu et je ne pouvait pas entendre les explications qu'il donnait mais sur sa table les pièces étaient vraiment petites . Il utilisait une pince pour les placer au bon endroit et quand on voit la multitude de pièces minuscules on se demande comment il peut se souvenir de la place de chacune.
D'autres corps de métiers étaient présents, j'envisageais de retourner dimanche 1er juillet mais les températures lyonnaises très élevées de ce jour-là ne m'ont pas incitée à sortir de chez moi. Mon reportage est donc incomplet.